24 août

Une journée presque entièrement à suivre des crêtes, les vues sont sublimes de tous côtés !!! Les Picos de Europa qui me paraissaient si lointains se rapprochent à grands pas. Mon genou va plutôt bien, même si je le sens encore un peu. C’est très bizarre, je pensais que ça empirerait au fur et à mesure des jours à cause des efforts répétés… mais apparemment c’est en train de se calmer. Aujourd’hui je n’ai pas de hors sentier dans la végétation, qui implique de beaucoup lever les jambes et utiliser ses genoux, ça joue peut-être. Je comprends pas vraiment.

Très beau sentier de crête !

Dans l’après-midi je tombe nez à nez avec un incroyable regroupement de vautours fauves, alignés sur 3 ou 4 rangées sur la crête devant moi : à vue de nez ils doivent être au moins 60 posés peinards. Moins peinards quand j’arrive, puisque tous décollent simultanément. Cet envol est juste majestueux. 60 rapaces courent et décollent à quelques mètres de moi, le ciel en est couvert. Je reste ébahi.

En cherchant bien j’ai compté 33 vautours sur cette photo, qui viennent de prendre leur envol sous mes yeux !
Au-dessus de moi, c’est majestueux

En fin d’aprem j’arrive au Puertu où j’espérais trouver un bar, mais il n’y a rien, juste quelques bâtiments… ha si en fait dans un recoin à l’écart de la route, un bar fléché nulle part et sans client est ouvert! Alors qu’un ancien bar fermé est bien plus visible. J’y prends 2 bières qui font du bien, mais surtout je réalise ce que j’aime le plus dans ces pauses dans des endroits paumés : observer la vie locale. Et ici c’est spécial. L’ambiance est difficile à décrire. C’est austère. Les deux tenancières pas du tout avenantes. Les rares clients (genre 5 en plus de 1h) aussi austères. Tout ça dans un bar qu’on ne peut pas voir de la route. Bref, je kiffe l’ambiance 🙂

Puis je décolle pour avancer un peu sur un sentier plutôt tranquille et bien tracé. Mais en fait, le « tranquille » se transforme très vite en autre chose… je perds le sentier, et me retrouve en forêt sans points de repères, à avancer sans sentier et un col à atteindre pour passer de l’autre côté. J’ai aucune idée d’où je suis ni où est ce col. Et la luminosité commence à diminuer.

Un chemin plutôt facile en fin de journée, avec de belles couleurs, avant de perdre le sentier dans la forêt en face

J’hésite à descendre dans la vallée, parce qu’au loin j’aperçois un village, et je peux faire un grand détour pour récupérer la bonne vallée en y passant. Bon, je sais que je m’en voudrais de ne pas tenter un passage quand même, donc je grimpe à un endroit où la végétation me semble moins présente. Effectivement j’arrive à atteindre le col. Enfin, UN col plutôt. Je ne suis sûrement pas au bon, mais en descendant je dois sûrement récupérer la bonne vallée un peu plus en aval. Par contre il fait sombre et j’ai à tout casser 30mn avant la nuit. Je me pose ou pas ? Bon allez je fonce. Par chance dans la descente je tombe une piste, je ne la vois pas sur ma carte mais si je suis bien là où je pense, la piste va dans ma direction donc je la suis.
La piste récupère plus bas la grosse vallée, qui est bien celle que je voulais lorsque je répère une bergerie qui correspond à ma carte.

Il fait quasi nuit, alors je cherche un endroit sympa où planter la tente, et là… je tombe une cabane de randonneurs ! Incroyable, elle n’est pas indiquée sur ma carte, et je ne l’avais pas vue en prospectant avant. Quel bonheur !!! Elle est très sympa. Et en plus des gens ont laissé plusieurs boîtes d’une sorte de cassoulet asturien (avec du chorizo). J’ai faim et ça me fait trop envie, alors je craque… je l’ouvre et la mange froid. Ca me fait penser à mon père : quand il était petit, il mangeait comme ça du cassoulet froid en boîte avec mon arrière-grand-père Albin lorsqu’ils partaient marcher au-dessus de Montségur. Que d’émotions aujourd’hui ! J’adore la randonnée !!