28 août

Mince le brouillard est toujours là ce matin… je ne suis franchement pas sûr d’où je suis, et je n’ai aucun point de repère. Pas le choix, il faut que je tente d’avancer en faisant des hypothèses. Je vise plus ou moins le bon cap, et je vais essayer de tomber sur un élément repérable. Mais plus j’avance, moins ce que je vois ressemble à ma carte. En plus je suis totalement trempé, j’avance hors sentier et la végétation est détrempée. C’est grave la galère. Je n’ai plus guère d’espoir de retomber sur mes pattes…

Au bout d’un moment j’aperçois une piste au loin, c’est peut-être la moins mauvaise option, plutôt qu’avancer à l’aveugle dans un paysage que je ne reconnais pas. J’y vais mais je n’ai aucune idée de quelle direction prendre : gauche ? droite ? Finalement je vais direction la montée : je devais croiser une piste (enfin, je n’en suis même pas sûr, c’était peut-être juste un sentier…) sur les crêtes et je ne l’ai jamais vue, je vais essayer de voir si c’est celle-là ou bien si je peux la rejoindre. Je n’ai pas beaucoup d’autre option.

Plus haut ma piste rejoint une autre piste. Gauche ? droite ? Bon je continue dans mon idée de retrouver mes petits alors je vais à gauche, dans la direction qui rebrousse plutôt chemin. Je croise une rivière avec un abreuvoir aménagé, puis atteins une maison isolée, dont le proprio a bloqué le passage avec un gros grillage. Je me pose et analyse à nouveau la carte. Entre le croisement des pistes, l’abreuvoir et la batisse, je repère une localisation possible sur ma carte (avec une source à la place de l’abreuvoir). Pour vérifier l’hypothèse, je calcule la distance entre la maison, l’abreuvoir et le croisement en comptant mes pas, et ça correspond. A priori c’est bien la piste que je devais trouver, et ma route devrait continuer au croisement en empruntant le chemin à droite. Un peu plus loin les virages sur la piste correspondent à ma carte, ce qui confirme que je suis sur le bon chemin, youhou !! En plus la suite de la journée est hyper facile, malgré le brouillard toujours présent, car je suis toujours sur une piste. Quel bol, je m’en sors bien !!

Quelques vues quand même dans l’aprem !

Le brouillard se dégage un peu dans l’après-midi, afin de revenir en fin de journée quand je dois atteindre le Pico Tres Mares par du hors sentier. J’improvise une variante qui commence en piste pour m’en approcher au plus près et éviter du hors sentier dans le brouillard, puis je verrai… quand la piste s’arrete 200m sous les crêtes j’hésite sur la suite : je me pose sur un replat ? je tente de rejoindre la crête où un refuge est marqué sur ma carte ?

L’emplacement n’est quand même pas terrible et il commence à faire bien froid, donc je monte en espérant que la crête soit atteignable par ce côté et praticable, parce que sur la carte ça semble assez abrupt. Je grimpe, finis par apercevoir la crête, et là bam un kern !! OMG !! J’en chante de joie, un kern !!!! Du coup je suis le sentier dans le brouillard, pour atteindre le col Fuente del Chivo un peu plus loin (tout haut d’une station de ski). Je suis trempé, j’ai froid, et je me rue vers le refuge. Manque de bol il est défoncé, le vent s’engoufre dedans en amenant le brouillard humide… tant pis je n’ai pas mieux à portée de main. Je tremble de froid et j’ai du mal à me réchauffer même dans le duvet et après une soupe bien chaude….

Une des dernières vues avant de basculer dans le brouillard à l’approche du Pico Tres Mares !