19 décembre

Une jounée hardos… Le matin, je passe au puesto des arrieros croisés hier soir, ils m’invitent à boire une bière et m’assoir avec eux. C’est une famille (2 frères, le fils d’un des deux, plus le grand-père) qui vit ici 3 mois dans l’année. Le plus âgé doit avoir moins de 45 ans, les frères autour de 25, et le plus jeune 8 ans, ça laisse imaginer à quel âge ils ont des enfants… Apparemment ils ont leur premier cheval à 5 ans puis « toda la vida ». Un frère me propose de rester dormir eux, puis de repartir demain. Je l’aurais bien fait s’il n’était pas si tôt dans la journée.

Ils me disent aussi que c’est la première fois qu’un randonneur passe ici ! Incroyable ! Faut dire que cette variante emprunte une vallée particulièrement reculée. La contrepartie, c’est que l’aprem le chemin disparaît dans la végétation, il n’a pas été dégagé cette année, et c’est une galère sans nom. Je me fais des bleus, des écorchures, harcelé par les taons, j’en peux plus… Puis lorsque je réussis à atteindre le fond de la vallée, je me retrouve en plein marécage, j’ai les pieds dégueulasses et trempés. Vivement que je retrouve une zone moins hostile quand même.

Le soir je finis mon gaz, c’est juste juste mais j’arrive à faire cuire mes pâtes. Par contre pour demain ça sera café froid le matin, et soupe froide (+ quelques pâtes crues restantes) le soir. Je commence à ne plus avoir beaucoup de bouffe. Demain ça ira mais après je vais avoir faim, il faut que j’avance au maximum.

Descente dans une vallée avec un chemin disparaissant dans la végétation
Un bel arc-en-ciel dans ce ciel tourmenté
J’échappe de peu à la pluie, ça tombe dans la vallée d’où je viens