De Keyaki-daira à Kamikōchi

26/08 : Yakushi-dake-sansō – Kurobegoro-goya

Si je ne savais pas qu’ils étaient habitués à de tels vents, j’aurais sûrement été inquiet cette nuit vu la force du vent et les secousses du refuge. Mais le matin le vent s’est calmé. Au petit déjeuner, le gérant a un peu pitié de moi quand il me voit manger mes céréales sans truc chaud, et il m’offre un café et une soupe. C’est vraiment très sympa ! Je pars ainsi la fleur aux dents.

Seulement je vais vite être rattrapé par la météo : de la pluie et un brouilard bien humide. Je marche une petite heure en compagnie d’un vieux japonais qui semble content d’être avec moi. Il ne parle pas anglais, mais en mélangeant les 3 mots qu’il connaît et des phrases en japonais, il a l’impression que je le comprends ^^ Mais du coup il croit que je vais au même endroit que lui, et il m’induit en erreur à un croisement. Je marche 15mn dans la mauvaise direction, mais je m’en rends compte et je fais demi-tour, lui s’excusant platement pendant longtemps de cette méprise, même si je lui dis que c’est pas bien grave.

Je retourne au croisement où se trouve un refuge. La pluie continue sans cesse, et je décide de me poser dans les toilettes du refuge, qui sont en fait un grand abri clean. J’y passe bien 3 heures, n’ayant pas le courage de retourner affronter ce temps. Au bout d’un moment, quand je vois l’heure et le temps que j’ai à marcher d’ici le prochain camping, je me dis que je n’ai plus le choix. Il faut que je file et que je ne traîne pas en route.

J’ai de la chance parce que la pluie s’arrête net à ce moment-là. Je n’ai « que » du brouillard. La progression est moins chiante, mais je ne profite d’aucun paysage. Vu toute la pluie qui est tombée suite au passage de Goni, les rivières sont déchaînées et le chemin s’est souvent transformé en petit ruisseau. J’arrive à la tombée de la nuit à Kurobegoro-goya, il n’aurait pas fallu que je traîne 15mn de plus ! J’y suis le seul campeur, le seul qui campe alors qu’un typhon traîne dans les parages…