De Keyaki-daira à Kamikōchi

23/08 : Sur les hauteurs de Keyaki-daira – Camping Ikenodaira-goya

Aujourd’hui le chemin longe des vallées encaissées, avec un chouette chemin à la flanc de montagne. Comme pour le premier jour, les creux des vallées profondes sont remplis d’une énorme couche de neige. Tellement épaisse que le chemin ne peut pas passer dessus. Les japonais ont alors tout prévu : une galerie a été creusée dans la roche pour passer SOUS l’épaisseur de neige !! Il ne faut pas être claustrophobe parce que c’est étroit, pas bien haut, avec des infiltrations d’eau, et la progression est somme toute assez longue. En tout cas, c’est assez impressionnant !

Une hauteur de neige impressionnante !
L’entrée du tunnel

La suite du parcours est impressionnante avec un chemin à flanc de gorge. Par contre en redescendant ensuite dans la vallée, la végétation est bien trempée, les racines glissent, et à un moment mon pied dépare. Je me rattrape avec mon bâton qui se plie net en 2 sur le coup. Je tente de le redresser mais il se brise en 2. Et merde ! Je n’ai plus qu’un mat pour ma tente. Il faudra que je le répare ce soir… Par contre je n’ai plus qu’un bâton pour marcher. C’est étranger, j’ai l’impression qu’il me manque un membre.

A mi-journée, je finis par tomber sur une gesthouse au milieu de nulle part, sans aucun accès par route. C’est plutôt étonnant ! En contrebas il y a également un onsen (Asohara Onsen) aménagé avec une jolie vue sur la vallée. J’y descends et je me retrouve face à un japonais. Par des gestes, et quelques vagues mots d’anglais, il m’explique comment ça fonctionne : je me mets à poil, me nettoie de toute ma crasse à grandes eaux chaudes, et c’est parti pour du total bonheur après ces 3 jours de galère ! Qu’est-ce-que ça fait du bien !! Après avoir larvé un bon moment dedans, je monte jusqu’à la guesthouse où je prends une soupe de nouilles japonaises avec du thé vert offert. C’est trop bon !!

Je repars ensuite bien reboosté ! Une heure plus loin je tombe sur un étrange complexe de tunnels creusés dans la roche. Je ne comprends pas bien à quoi ils servent, mais mon chemin y passe. Il y a des croisements dans tous les sens, des kanjis dessinés sur les murs indiquant le chemin. Autant dire que je n’y pige que dalle. Pour éviter de me perdre dans ce dédale étrange, j’essaie de rester au maximum dans le tunnel qui longe la rivière. Le passage est parfois très glauque. Je finis par tomber sur un couloir avec des portes. Ca fait très laboratoire d’expériences secrètes. Tout d’un coup une porte s’ouvre et un ouvrier sort en tenue de travail. Il semble un peu étonné de me voir là. Comme presque toujours la communication est quasi impossible, mais je connais au moins le nom du sommet vers lequel je dois aller : Tsurugi Dake. C’est suffisant pour que le gars me mène vers la bonne sortie et me montre la suite du chemin. Finalement je n’étais pas si loin que ça… En sortant je vois qu’en fait j’étais à l’intérieur d’un gros barrage.

Une longue, très longue, montée m’amène jusqu’à une guesthouse (Sennin-Ike) un peu avant la tombée de la nuit. Me voyant arriver, la gérante sort avec un bol de thé qu’elle m’offre ! C’est trop gentil 🙂 Elle parle un peu anglais et m’explique où trouver un camping meilleur marché que sa guesthouse. Bon c’est vrai que c’est bien cher, donc je marche à pas forcé pour arriver au camping quand la nuit tombe.

Je rafistole alors mon bâton avec mon Duck Tape et une corde, me fais bouffer par des moustiques pendant ce temps, et je monte ma tente, après une très longue journée. Mais je ne ressens pas plus que ça de fatigue, les effets de la Gym suédoise que je pratique depuis 9 mois se font agréablement sentir.

En hauteur j’ai le temps de profiter d’une vue dégagée et splendide