Catalogne

26/07 : Riu de Guerosso – Mounicou (10h20)

Entre mes réserves de nourriture vides, et les fourmis dans les pattes à être resté toute la journée sous la tente, je suis au taquet pour décoller : en 1/2h j’ai tout plié et je pars le ventre rempli d’une simple barre de céréales. Niveau temps ça aurait pu être pire, j’ai droit à une pluie fine par moments, à une légère éclaircie à d’autres. Par contre la pluie de ces 2 derniers jours a fait déborder toutes les rivières de leur lit : les chemins de rando se sont transformés en ruisseaux secondaires, et les torrents sont difficilement franchissables sans se mouiller. Du coup à un moment je dois improviser un hors sentier par un autre col, car je ne peux pas franchir le ruisseau à l’endroit prévu. Me voilà dans Into the Wild !

La rivière déborde et bloque l’accès à la vallée de gauche derrière le promontoire rocheux

En milieu de matinée j’arrive affamé au refuge de Cersastan, où je m’enfile rapidement une tablette entière de chocolat Milka (avec +20% gratis!). Puis j’arrive juste à temps à un abri le long du chemin, quand un déluge commence à tomber. Je reste bloqué là près de 3h, je dois même me réfugier sur la banquette car en peu de temps tout le sol devient une piscine.

Le sol devenu une vraie piscine

Quand ça se calme un peu, je fonce, je n’ai pas le choix, je n’ai strictement plus rien à bouffer dans mon sac… Finalement j’ai de la chance, à part une pluie fine, j’échappe au déluge. J’ai à nouveau un timing impeccable (et un sacré bol !). La montée au port de l’Artigue est cependant difficile : je perds le sentier, et me retrouve dans un amas de gros cailloux et d’herbes glissantes, avec un col pas évident à repérer… C’est un peu (voir beaucoup!) la galère. Après cette longue journée, j’arrive à 21h à ma planque, près du hameau de Marc, que je retrouve intacte. Enfin j’ai de quoi manger ! Comme il fait déjà sombre et qu’il n’y a pas tellement de lieu de bivouac dans le coin, je prends un lit au gîte du Mounicou, il paraît que la proprio est sympa.

Mais en fait, Mme Denjean n’est pas seulement sympa, elle est tellement gentille que je suis mal à l’aise : déjà j’ai le gîte pour moi tout seul (avec ce temps tout le monde a annulé), je paie 10€ au lieu de 12 (ce qui n’était déjà pas cher), elle me file une grosse part de lasagnes, un tiers de tarte aux prunes maison, des tomates, des brugnons, des prunes, une orange… j’ai du mal à tout finir (mon estomac a du se rétrécir), mais je me force à tout manger car je ne vais pas en emporter, de même que la grosse boite de thon à la catalane de ma planque qui pèse lourd. Je finis le bide explosé !

Et puis j’en profite pour faire la totale : toilette à l’eau chaude, lessive intégrale, séchage de tente… C’est juste le pied !