Aragon

19/07 : Refuge du Portillon – Cabane du Plan d’Estañs (5h)

Grosse mauvais nouvelle ce matin : une dépression est centrée sur la France, et du mauvais temps est annoncé pour toute la semaine ! Je prends un coup de massue sur la tête… Je perds un peu de ma motivation et commencer à glandouiller au refuge en attente de je-ne-sais-quoi. Je sors même un Philip K. Dick de la bibliothèque pour bouquiner.

Heureusement je dois être né sous une bonne étoile. Je sympathise avec le gardien du refuge, qui a déjà fait la HRP, et lorsque le brouillard se disperse un peu pour laisser entrevoir du ciel bleu et le col de Litérole (le plus haut point de la HRP), il parvient à me motiver pour profiter de cette fenêtre. Beaucoup de randonneurs sont déjà restés bloqués au Portillon en ne tentant pas leur chance…

Du coup je me prépare à partir quand il vient à nouveau me voir. La veille un randonneur a du abandonner la HRP pour des problèmes musculaires, et il a laissé au gardien les indications d’une planque de bouffe en Ariège, afin qu’elle profite à un autre randonneur. Je récupère alors les indications : même si j’ai déjà de la bouffe cachée dans le même secteur, je pourrai faire un petit festin et filer les surplus à d’autres randonneurs.

Mais ça n’est pas terminé, ma chance va continuer. La montée vers le col se fait dans un temps médiocre, avec des bourrasques de neige et peu de visibilité. On se croirait en plein hiver. Mais au col c’est le choc : le versant espagnol du Perdiguère se découvre à moi, sous un (presque) grand ciel bleu… C’est juste magique la montagne ! En plus la neige tombée la nuit a tapissé le sol d’une belle couche de poudreuse encore inviolée. La vue est absolument superbe. Je reste scotché un moment devant sûrement la plus belle vision de ma HRP.

La poudreuse toute fraîche depuis le col Litérole (2983m)
Je suis tout content !
Cette couche de poudreuse est vraiment magnifique
Le col Litérole (2983m), avec le glacier que je viens de descendre

Bon, la suite va s’avérer un peu moins drôle, car le temps se gâte dans la descente. Je choppe tout d’abord de la neige (!!), puis plus bas de la pluie glacée, et je suis vite trempé. C’est ma deuxième grosse galère (mais heureusement cela sera ma dernière). Du coup je ne profite pas d’une vallée bien encaissée qui est tout jolie. Je décide de pousser jusqu’au refuge de la Renclusa ou une cabane proche (mais qui a l’air difficile à trouver). Mais encore une fois, je vais être verni. Sur le chemin, je tombe sur une cabane non indiquée sur ma carte, plutôt pas mal et avec du bois sec à l’intérieur ! Ni une, ni deux je m’y installe, et un bon petit feu ainsi qu’un lait chaud me font un bien fou !