27 mai

Le temps est pas mal ce matin, quelques rayons de soleil font un bien fou ! Je ne sais même plus quand j’avais vu du ciel bleu pour la dernière fois. Par contre il pèle encore dès que le soleil se cache derrière les nuages. Je décolle tôt et avance vite, il n’y a pas de sentier et je file tout droit cap nord dans les tourbières. Je traverse deux rivières et ne prend même pas la peine d’enlever mes chaussures à la deuxième.

Réveil au bothy Stratchailleach, qui fut la dernière maison d’Ecosse habitée coupée de tout (route, eau courante, électricité…), jusque dans les années 1990

La terre se rétrécit autour du Cape Wrath en ligne de mire !

Lorsque je récupère la piste qui mène au phare en fin de matinée, la sensation est très étrange : ça y est les difficultés sont passées et je vais arriver au bout ! Après plusieurs jours hardos depuis le mauvais temps, je peux souffler. J’ai réussi à atteindre le Cape Wrath ! Heureusement que la première semaine était ensoleillée, parce que cela aurait été dur de tenir deux semaines avec la météo de ces derniers jours… Je profite un moment de la vue sur l’immensité de la mer. Sensation étrange après 15 jours de marche de se dire qu’il n’y a plus de terre proche au nord, j’ai l’impression d’être au bout du monde. Mais j’ai réussi cette randonnée que j’appréhendais (à raison) depuis des années. Je me sens bien.

Le soir je retrouve Frank et un couple d’anglais du dernier bothy au camping de Durness, le village le plus proche sur la côte nord. On s’installe au bar du coin, où on enchaîne les bières en discutant jusque tard dans la soirée.

Le phare du Cape Wrath, je suis presque arrivé !
Selfie face à l’immensité de la mer